Chaque jour, en Belgique, plus de 120.000 personnes jouent à des jeux de hasard en ligne. C’est deux fois qu’il y a trois ans. Chaque jour aussi, environ 15.000 personnes franchissent les portes d’un casino ou d’une salle de jeux.
Ces chiffres ne sont que la partie visible de l’iceberg puisqu’ils ne prennent pas en compte les très nombreuses personnes qui, dans un café, tentent leur chance sur un bingo, celles qui parient dans une librairie ou dans une agence de paris ou celles qui se tournent vers le jeu illégal.
Ils témoignent néanmoins de l’importance toujours croissante qu’ont pris les jeux de hasard et les paris dans notre société.
Si le jeu est un plaisir et est censé le rester, il n’en reste pas moins que, pour une partie des joueurs, il peut rapidement devenir problématique ou pathologique.
Ce potentiel basculement mérite d’autant plus l’attention que l’accessibilité au jeu est devenue permanente tant d’un point de vue géographique que temporel et que l’on retrouve des joueurs dans toutes les catégories de la population.
Moins connue que la dépendance aux drogues ou à l’alcool, la dépendance aux jeux fait des ravages non seulement pour le joueur mais également pour son entourage en raison des difficultés personnelles, familiales, sociales, professionnelles et financières qu’elle est susceptible d’entraîner.
Pour la contrer, la Commission des jeux de hasard, régulateur du secteur ayant pour missions la canalisation du jeu et la protection des joueurs, a développé depuis plusieurs années un système dit EPIS qui permet l’exclusion de jeu.
Certaines personnes y sont reprises à leur demande, d’autres sur initiative de tiers tandis que certaines y sont inscrites de manière automatique et préventive en raison d’une situation particulière de vulnérabilité (administration, règlement collectif de dettes,…)
Consciente de ce que ce système EPIS reste encore méconnu, la Commission des jeux de hasard a édité une brochure à destination des professionnels pour leur donner quelques informations utiles à ce sujet. La brochure recense également différentes pistes en matière d’aide. Elle est disponible via le lien suivant.
Elle peut aider les avocats à conseiller au mieux des clients joueurs pour qui le jeu devient, est devenu ou risque de devenir un problème. Le secrétariat de la commission des jeux de hasard reste en outre à disposition pour tous renseignements complémentaires (info@gamingcommission.be).
Magali Clavie,
Présidente de la Commission des jeux de hasard
Magistrate