Ywat Nu Aung

« Madame la présidente, jusqu’à aujourd’hui, j’ai eu honte souvent. Je me demandais ce que j’avais fait pour être harcelée ainsi. Et je me disais souvent qu’il ne fallait pas faire une histoire de "toutes ces petites blagues" de M. Ray, comme il dit. Si vous saviez comme j’en ai souffert et comme je m’en voulais de n’être pas capable de passer au-dessus ! Qui le pourrait ? Si je n’y suis parvenue, je pense que ce sera pareil pour d’autres. Je vous le demande, madame le juge, faites-le taire, pour qu’il ne s’en prenne pas à de nouvelles personnes. Je m’exprime sûrement mal mais, du fond du cœur, je crois qu’il n’y a que cela qui pourra me rendre le sommeil ». Il y a Sandrine cette femme de 40 ans, belle, médecin, prise pour cible par le parent d’un des condisciples de sa fille, qui était devenu son patient, qu’elle n’arrivait pas à repousser.

Détenue depuis octobre 2023, l'avocate et opposante tunisienne Abir Moussi a récemment comparu devant la Cour d'appel de Tunis. Connue pour son opposition au président Kaïs Saïed et au parti Ennahdha, elle a été condamnée en août 2024 à deux ans de prison pour ses critiques des élections législatives. Accusée dans plusieurs affaires, sa situation mobilise un large soutien national et international. Le verdict de son appel, attendu le 22 novembre, pourrait marquer un tournant dans son combat pour les libertés d'expression et de réunion pacifique.