Si, fin août, nous apprenions le décès de notre consœur turque Ebru Timtik après 238 jours de grève de la faim (lire l'édito de la Tribune n°179 et l'article de Maître Sibylle Gioe), c’est avec un réel soulagement que nous avons appris, le 4 septembre dernier, la libération, certes provisoire, de son compagnon d’armes, Maître Aytaç Ünsal, après 213 jours de grève de la faim. Cette décision a été prononcée par la Cour Suprême de Turquie. Elle suspend l’exécution de la peine de prison jusqu'à sa guérison.
Maître Aytaç Ünsal a été condamné, l’an dernier, à une peine de prison de 11 ans et 6 mois au terme d’un procès truffé d’irrégularités et bafouant les droits humains et particulièrement les droits de la défense. C’est parce qu’ils réclamaient un procès véritablement équitable que Maîtres Ebru Timtik et Aytaç Ünsal avaient entamé une grève de la faim.
Pour rappel également, ces avocats, ainsi que d’autres confrères turcs ont été poursuivis et condamnés pour avoir défendu notamment des personnes considérées comme des opposants au gouvernement turc ainsi que les familles des mineurs massacrés à Soma et Ermenek ou encore des familles de personnes tuées sous la torture dans des commissariats de police et des prisons.
C’est parce que, militants des droits humains, ils ont exercé leur profession d’avocat que le pouvoir les a assimilés à des terroristes et que la justice les a condamnés à de telles peines !
Plus que jamais, avec le conseil des barreaux européens (CCBE), nous serons attentifs au sort réservé à nos confrères et à la suite de ce procès.
Votre très dévoué.
Xavier Van Gils,
Président