Chères Consœurs,
Chers Confrères,
L’échéance électorale du mois de juin se rapproche et devient au centre des préoccupations des partis politiques.
Comme à chaque fin de législature, nous avons préparé un mémorandum destiné à attirer l’attention du monde politique sur les principaux points auxquels celui-ci doit être attentif pour le respect de l’état de droit et une bonne administration de la justice dans notre pays. Ces points reprennent également certaines de nos revendications.
Notre projet de mémorandum est dû essentiellement à la plume avisée et savante de la directrice de notre service juridique, Madame Laurence Evrard. Il a été revu et finalisé par le conseil d’administration et soumis aux bâtonniers pour approbation finale.
Cette étape étant franchie, il sera communiqué aux partis politiques et aux médias. Il sera également repris dans une prochaine édition de La Tribune.
Parmi les domaines que nous abordons, il y a la nécessaire nomination des juges et greffiers sans laquelle notre système judiciaire ne peut fonctionner efficacement, la surpopulation carcérale, la sauvegarde de notre secret professionnel, l’élargissement des domaines d’intervention de l’avocat et une plus grande place à réserver à l’acte d’avocat.
Mais il y a également, de façon faîtière, le respect de l’état de droit.
Notre attention a été mobilisée, certes à juste titre, par les crises internationales majeures que nous connaissons et qui appellent chez nous tous un sursaut d’humanité.
Mais nous ne pouvons ignorer et laisser pour compte la situation quotidienne de nombreux démunis dans notre pays et leur insoutenable détresse.
Insoutenable détresse. Il est le titre de la tribune libre donnée par Damien Chevalier, juge de paix du deuxième canton de Tournai, dans la dernière édition du Journal des Tribunaux (J.T. 25 novembre 2023, n°6960, p. 672)
Je vous incite à la lecture de cette émouvante et interpellante tribune libre. Et l’auteur de conclure : « Dans quelques mois, les urnes livreront leur verdict, mais quoi qui puisse en sortir l’on constate que certaines valeurs qui forment le socle de toute démocratie – on songe notamment à l’égalité des citoyens devant la loi qui devrait induire une égalité de traitement – tendent à s’étioler … »
Dans l’état de droit, ceci doit aussi être notre combat. Le barreau peut notamment y contribuer par une aide juridique la meilleure et la plus efficace possible. Ceci figure également dans notre projet de mémorandum.
Votre bien dévoué,
Pierre Sculier,
Président