Voici la dernière partie de l’analyse du baromètre de la profession 2022.
Aujourd’hui : le bien-être et la satisfaction des confrères, les nouvelles habitudes et les perspectives.
Mais comment vous sentez-vous ?
55% d’entre vous, tous âges et sexes confondus, estiment que leur charge de travail est excessive, ce qui est en augmentation par rapport aux chiffres du baromètre de 2018. Et 60% des moins de 40 ans ne sont pas satisfaits de leurs revenus, en ce compris 50% des stagiaires qui ne sont « pas du tout » satisfaits.
Assez logiquement, près de 70% souhaiteraient donc diminuer leur temps de travail, notamment car 66% des avocats de moins de 40 ans estiment que concilier vie professionnelle et familiale est difficile. Les différences entre hommes et femmes se sont estompées depuis 2018 à ce propos.
Ainsi, un avocat de moins de 35 ans sur deux envisage de quitter le barreau et un sur trois se réorienterait vers le secteur privé. Les femmes semblent plus désirer se réorienter vers la magistrature.
7% des confrères ont dont déjà fait appel à un service social, dont une femme sur dix.
Inquiétant aussi, 15% des avocates et 8% des avocats déclarent avoir été victimes de harcèlement moral et une femme sur vingt de harcèlement sexuel. Gageons ici que la CACH récemment créée, et présidée par Madame l’administratrice Isabelle Tasset, aura à cœur de venir en aide à ces consoeurs et confrères. N’hésitez pas à la contacter. Ainsi que Bérengère Lefranc bien entendu (service.social@avocats.be - +32 2 533 07 98).
Plus positivement, 75% des avocats disent avoir trouvé facilement une place de stagiaire. Mais les femmes semblent avoir éprouvé plus de difficultés.
Au final, 84% des avocats déclarent avoir été satisfaits de leur stage.
Mais beaucoup estiment que le stage pêche encore par un manque de formation relativement à l’utilisation des MARC et sur le blanchiment.
Si les aspects juridiques semblent satisfaire les confrères, c’est moins le cas des aspects humains et de gestion quotidienne d’un cabinet.
Quid de votre avenir et vos habitudes ?
On constate une augmentation du nombre de confrères actifs dans une legaltech offrant des « actes ». Et 4% des avocats font appel à des legaltech.
Ce pourcentage semble faible, mais il a doublé depuis 2018.
Quant à la crise Covid, elle influence encore de nombreux confrères, surtout les avocats isolés et les associations de frais. Les petits cabinets sont très touchés par la diminution de leur chiffre d’affaires, mais pas les cabinets de plus de 50 avocats.
Un point positif néanmoins : 80% des avocats souhaitent maintenir ou augmenter les habitudes initiées lors de la crise Covid et notamment le télétravail (gain de temps par rapport au transport et meilleure conciliation vie privée, vie professionnelle), le coworking, la vidéoconférence, …
Enfin, la concurrence entre avocats et d’autres professions se fait fortement ressentir, surtout pour les petites structures. Beaucoup sont favorables à la spécialisation et redoutent la complexification de la loi.
Partant, la représentation de la profession devant les pouvoir publics est perçue comme un enjeu important. Il en va de même de l’amélioration de la qualité de vie au travail. Les femmes mettent en avant l’enjeu d’accompagner le rajeunissement et la féminisation de la profession.
Nous ne manquerons pas prochainement de vous livrer, sans doute au sein du groupe de travail « Parité », une analyse plus précise de la féminisation de la profession et de ses enjeux.
Nous vous renvoyons dans l’attente bien entendu au rapport, et aux tableaux très clairs et colorés de l’étude complète pour analyser plus avant toutes ces données.
Jean-Joris Schmidt,
Administrateur