Maître, vous avez la parole
AbaZourdir, déssuet, persil ou sourci... Quand la prononciation vacille, les certitudes fondent. Et que dire d’un cheni, d’un terri ou d’un feni ? Petit tour des surprises et des accents.
Voler un baiser, faire face à face, tirer le portrait ou se demander s’il appert : ces mots et expressions familiers réservent parfois des surprises. Ce nouveau volet des « mots troublants de chez nous » s’attarde aussi sur alternative ou séance tenante… quand les impropriétés ne sont jamais bien loin.
S’avérer faux, finaliser un accord ou évoquer la gente féminine : autant de maladresses linguistiques plus courantes qu’on ne le croit. Et quand il s’agit du genre de alvéole ou de l’accord de gens, tout se complique. Quelques rappels, pour ceux qui aiment se perdre dans les détours de la langue française.
Nous l’avons tous appris : la division par zéro donne… l’infini. Depuis L. Couturiat, on sait en effet qu’une telle division donne l’infini, puisque n’importe quel nombre divisé par l’infini donne… zéro. Curieux rapport entre l’infini et le néant. Ainsi, l’un se trouve par son contraire et inversement. Ceci veut-il dire que le néant comporte le tout et que, contrairement à la pensée depuis Parménide, le non-être… est !?
Guerre à la rhétorique, paix à la syntaxe ! Sujet, verbe, complément : voilà déjà une bonne base de recette. Impropriétés, solécismes, barbarismes… autant de pièges à éviter pour ne pas sombrer dans un langage creux, indigeste ou filandreux. On ne renseigne pas un formulaire, on n’est pas près de faire une faute sans être prêt à en tirer les leçons, et le redoutable « tout » n’a pas fini de nous faire tous douter. Petite mise au point, mots justes à l’appui.
Début 2018, j’écrivais dans un autre canard en ligne quelques mots sur la phraséologie des avocats (qui me chagrinait). J’en retire ci-dessous les mots et expressions que j’ai déjà vilipendés dans cette Tribune. Une réédition du reste, aujourd’hui, ne me paraissait pas incongrue : mes agacements de l’époque me semblent toujours d’actualité. Hélas !
On ne peut pas Initier un travail, une entreprise. Ni une procédure. Il n’est en effet pas possible de l’Instruire de ce qui reste ignoré du plus grand nombre. On peut être initié aux usages d’une profession, voire en acquérir les rudiments en s’initiant à sa pratique, mais Initier n’est PAS un synonyme de commencer.
Il ne s’agit pas de faire la promotion des avocats, mais d’interpeller sur ce que « plaidoiries »
Voici d’autres vilains mots (ouuuh) qu’on retrouve trop fréquemment (à mon goût) dans le
Je terminais mon dernier prêche sur le