Chères Consœurs, Chers Confrères,
L’arrivée de l’an neuf est le bon moment pour faire le point sur le présent et se tourner vers le futur.
« Nous avons conscience de vous servir tous les matins un petit déjeuner truffé de mauvaises nouvelles » disait François Heureux ce 21 décembre 2023 au cours de l’émission « Matin Première ».
Il est difficile de lui donner tort : guerres en Ukraine et au Moyen-Orient au cours desquelles les civils paient un tribut inacceptable, attentats aveugles auxquels aucune partie du monde n’échappe, montée des extrêmes dans de nombreux pays, multiplication de catastrophes naturelles conséquences de la crise climatique, intervention de mafias et corruption dans des domaines divers et nombreux, augmentation des cas de violences à l’égard des femmes et révélations fracassantes sur des comportements inappropriés – le terme est euphémiste – de diverses personnalités qui se croient intouchables, pauvreté de plus en plus répandue à nos portes … la liste est loin d’être exhaustive.
Notre pays est le théâtre de nombre de ces fléaux.
Devons-nous nous résigner ? Assurément non !
Bien entendu, nous ne pouvons lutter directement contre les guerres, les attentats, les famines et inondations ou les féminicides et viols, mais, à notre niveau, nous devons poursuivre, sans désemparer, le combat pour la défense de l’état de droit, principe fondateur dont le respect universel permettrait, à notre estime, d’éviter nombre des dérives – encore un euphémisme – évoquées ci-dessus.
Nous devons constater que, même dans notre pays, l’état de droit est souvent foulé aux pieds. L’attitude du gouvernement face aux innombrables décisions rendues par les juridictions, tant nationales qu’européennes, en matière d’accueil des demandeurs d’asile est tout bonnement ahurissante et le sommet fut atteint lorsque la secrétaire d’Etat à l’asile et l’immigration a déclaré, alors que l’encre d’un arrêt du Conseil d’Etat était à peine sèche, qu’elle ne le respecterait pas.
Crise de l’asile, surpopulation dans les prisons et traitements dégradants infligés aux détenus et internés, arriéré judiciaire, votre Ordre a obtenu de nombreuses décisions judiciaires condamnant l’Etat à y remédier mais nous devons déplorer qu’elles restent sans effet, nos gouvernants jouant la montre en introduisant tous les recours possibles, ou en en faisant purement et simplement fi.
Le mémorandum qu’AVOCATS.BE a dressé en vue des élections de juin prochain met le respect de l’état de droit, et la défense de notre secret professionnel, qui en est une composante, au premier rang de nos préoccupations.
Cela étant, tout n’est pas sombre et nous avons plusieurs motifs de satisfaction au premier rang desquels l’inscription toute prochaine dans la loi de la valeur du point BAJ. C’est, au terme d’un combat de quinze ans, la fin de l’enveloppe fermée qui avait pour conséquence de voir les Ordres communautaires contraints chaque année à de longues et difficiles négociations avec le ministre de la justice pour obtenir une indemnisation correcte des avocats intervenant dans le cadre de l’aide juridique.
Soulignons aussi parmi les points positifs que nos dirigeants politiques soumettent de plus en plus à la critique des Ordres communautaires les (avant-)projets de loi qui concernent notre profession et les justiciables, ce qui nous permet de faire valoir nos observations, même si elles ne sont pas toujours entendues bien sûr.
Relevons aussi que l’assemblée générale des bâtonniers vient, lors de sa séance de décembre, de marquer son accord de principe pour la constitution de la Newco Dpa, qui regroupera les départements I.T. de l’O.B.F.G. et de l’O.V.B. C’est assurément un pas important vers une professionnalisation encore accrue des services rendus en matière informatique aux avocats du nord et du sud du pays. En cette matière, comme en bien d’autres d’ailleurs, l’union fait la force !
AVOCATS.BE continuera inlassablement de défendre vos intérêts et ceux des justiciables et interviendra notamment, au second semestre, auprès des (pré-)formateurs, négociateurs, conciliateurs et autres personnes dont le nom de la fonction se termine en « teur », afin que les prochains gouvernements inscrivent nos revendications à leur programme.
Pour réaliser nos objectifs, votre présence à nos côtés et votre support sont essentiels. La profession d’avocat doit être forte et motivée, à l’instar de ses membres.
Nous vous souhaitons une excellente année 2024 et formulons le vœu que vos aspirations tant professionnelles que personnelles puissent s’y épanouir.
Pierre Sculier,
Président
Stéphane Gothot,
Vice-président