Dans un sondage réalisé à l’été 2018, Amnesty International révèle que trois personnes sur quatre en Belgique francophone se déclarent globalement sensibles au respect des droits humains. Plus particulièrement, la population se montre attachée au droit à la santé, aux droits économique et sociaux, mais aussi à la catégorie des droits juridiques qui, selon les perceptions d’un nombre important de sondé.e.s, se seraient dégradés dans notre pays ces dernières années.
70 ans après l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme, la population belge francophone témoigne donc d’un attachement certain aux valeurs et principes sur lesquels reposent ce texte fondateur pour la défense des droits humains.
Néanmoins, celle-ci ne reconnaît ne pas bien connaître ses droits, 37 % des 18-34 ans indiquant même ne jamais avoir entendu parler de la Déclaration !
Malgré ce paradoxe, le sondage reflète une inquiétude générale face à la détérioration du respect des droits humains dans le monde. Ainsi, près d’une personne sur deux estime que la pauvreté a augmenté dans le monde, et que la qualité de l'environnement s’est dégradée. En Belgique plus particulièrement, la population pense que les droits juridiques se sont affaiblis et lorsqu’il leur est demandé quelles seraient leurs priorités d’action en matière de droits humains, les personnes interrogées mettent en avant l’amélioration des droits juridiques comme le soutien des avocats pro deo par les pouvoirs publics, le respect de la présomption d’innocence ou le droit pour chacun d’être défendu.
Selon Amnesty International, le monde connaît effectivement un recul des droits humains. Les signes de cette régression sont visibles partout, tant au niveau des offensives contre le droit de manifester ou des droits des femmes, que des droits économiques et sociaux, comme l’accès à l’eau potable, à la santé et à un logement.
Même en Europe, des millions de personnes restent confrontées à l’érosion de leurs droits. En de multiples occasions, les États n’ont pas assumé leurs responsabilités en termes de protection des personnes migrantes et ces même États continuent d’appliquer, au nom de la sécurité, diverses mesures antiterroristes qui limitent de façon disproportionnée les droits des citoyens.
Et si les droits fondamentaux étaient menacés...
Face à ce constat, une certaine forme de fatalisme semble paralyser un nombre important de Belges francophones, qui estiment à plus de 60% que les violations des droits humains existeront toujours et qu’ils sont insuffisamment informés pour s’engager à les défendre. Pourtant, s’il existe aujourd’hui un cadre institutionnel et juridique international en matière de droits humains, c’est grâce à la mobilisation des populations en faveur de ces mêmes droits.
Ces mouvements impulsés par de simples citoyens, de plus en plus nombreux aux quatre coins de la planète, ne se résument pas à la résistance et la protestation, ils sont un vecteur de changement. Dans une société démocratique, les individus doivent pouvoir se défendre et faire valoir leurs droits. C’est à cette seule et unique condition que nous pourrons conserver l’espoir de changer la donne durablement.
Retrouvez les résultats complets de ce sondage sur le site d’Amnesty International Belgique francophone : www.amnesty.be/sondagedudh