Vendredi 6 mai 2022, vers 11 heures du matin.
Je monte en voiture, direction « Au milieu de nulle part », pour le déjeuner auquel les anciens présidents ont le privilège d’être conviés. Sur Spotify, mon choix est vite fait : une playlist « AC/DC ». Quel meilleur prélude à une journée attendue aussi Rock’n’roll que notre grand timonier du Brabant Wallon ?
Les astres – et le soleil en premier – semblent s’aligner pour notre Rentrée …
Le premier acte, sur les hauteurs précitées de Genappe, s’en ouvre par une bien belle mise en bouche partagée avec les dignes représentants des autres Barreaux. Versailles, notamment, est dans la place !
Me Célia DIERICK, notre présidente, reçoit au café, comme d’usage et puisque nous restons de grands enfants, les trois mots à placer impérativement dans sa présentation de l’oratrice.
Il est déjà temps, en effet, de se rendre en la salle de la Cour d’Assise. Me Nadège VANDENBERGHE nous y attend avec la question posée sur notre carton d’invitation : « La justice est le droit du plus faible, vraiment ? ». Me Marc-Alain SPEIDEL lui répliquera, comme d’usage à nouveau, qu’elle n’aura pas totalement maîtrisé son sujet.
Me DIERICK ouvre les débats par la remise des prix du concours de plaidoirie « ALBERT BODART » des deux dernières années. Elle s’acquitte ensuite de la tâche lui confiée au déjeuner, avec un brin de provocation qui suscita des applaudissements bien au-delà du cercle de ses pairs complices.
La première partie du discours de Me VANDENBERGE, très personnel, est d’autant plus délicieux qu’une légère extinction de voix suspend à ses lèvres un moment rempli d’émotion. Le pari qu’elle fait d’inscrire la suite de son propos dans un cadre plus « sérieux » est remarquablement tenu, car elle l’ancre dans l’actualité législative la plus récente, ce qui lui ouvre le champ de réflexions nouvelles, même pour une assemblée rompue aux débats « sur la Justice ».
La réplique est elle aussi en deux parties.
Une ouverture sur la terre promise, revisitée avec l’accent de chez nous et permettant à Me SPEIDEL de s’amuser autant que l’assistance. Un second volet plus sérieux, pour faire écho à son interlocutrice du jour et clôturer en beauté la séance solennelle.
Le grand hall du Palais de justice, dans les effluves de la tarte et de la bière locale, ne fut pas perdu pour rafraichir ceux qui nous avaient fait l’honneur de leur présence.
Le soleil, toujours bien aligné bien que plus rasant, attendait ensuite les festivaliers sur la croisette locale, le gazon du Château du Lac de Genval.
Nous y prenons, entre quelques atterrissages de bonne facture, le second apéritif du jour, enchantés de revoir toilettes et smokings et de nous rendre enfin en Argentine pour la soirée de Gala.
La salle du Château n’est assurément pas de trop grande pour accueillir des convives impatients de rendre à la rentrée du JBW, après de longs mois d’autarcie confraternelle, son lustre d’antan.
Je n’y croise guère d’esprit chagrin se plaignant de la cuisson de la viande ou de la robe trop pâle du Cru servi… C’est dire si cela faisait un bail que nous n’avions plus eu un tel repas de gala en Brabant Wallon !
La Revue et la Soirée assureront l’ambiance jusqu’aux très petites heures où, devant me résoudre à remonter en voiture, je retrouvais, pour terminer la journée comme elle avait commencé, l’homme à la casquette qui se proposait de me ramener à bon port sur son Highway to hell.
Frédéric Gauche,
Avocat au barreau du Brabant wallon