Retrouvez dans cette rubrique l’expression, l’injure, le mot et la curiosité grâce auxquels vous pourrez tenter de paraître intelligent et cultivé en société !
L’expression : La réponse du berger à la bergère[1]
- La réponse qui clôt la discussion, sans possibilité d’y revenir. Le dernier mot.
- Une manière de rendre à quelqu’un la pareille.
Cette expression, dans son premier sens, vient du XVIIe siècle et du suivant, une époque où les pastorales, histoires plutôt naïves vantant l’harmonie entre l’homme et la nature, étaient revenues à la mode (elles datent de l’Antiquité).
Dans ces histoires, il est fréquemment question de bergers et de bergères qui, bien entendu, ont autant d’histoires d’amour que de querelles.
Et c’est pour cela qu’à la même époque, les termes berger et bergère ont pris respectivement le sens figuré de « amant » et « amante » (alors que cela n’a pas été le cas des boulanger / boulangère ou poissonnier / poissonnière, ces derniers faisant nettement moins travailler l’imagination). La bergère, souvent décrite comme une fille facile, est même à un moment devenue synonyme de filles de mauvaise vie.
C’est probablement des Pastorales d’Honorat de Bueil, marquis de Racan, intitulées Les Bergeries, qu’est née l’expression. En effet, dans de nombreux dialogues entre le berger et la bergère, c’est le premier qui a le dernier mot.
Le second sens de cette expression est contemporain (XXe siècle). Il reprend l’expression originale, un peu oubliée, et se base sur le sens propre des mots berger et bergère. En effet, c’est le fait de faire le même métier, d’avoir les mêmes connaissances, qui fait que l’un est capable de faire à l’autre ou pour l’autre ce qu’il lui a fait, de lui rendre la monnaie de sa pièce.
Mais le fait de rendre la pareille à l’autre, c’est aussi parfois vouloir avoir le dernier mot, ce qui rejoint le premier sens.
L’insulte : Catheau
Prostituée
De « catin » et Catherine, pour désigner celle qui n’avait pas voulu coiffer sainte Catherine et était « mariée avec le trottoir ».
Le mot : Mouton, n.m.
Archit. : Queue de mouton : ornement en forme de grosse guirlande autour des médaillons.
Archit. hydraul. : Eaux qui tombent rapidement dans des rigoles et qui, étant arrêtées par une table de plomb dans le bas, se relèvent en écumant.
Bot. : Nom vulgaire de deux champignons : le mouton ou hydne comestible, et le mouton zoné, variété vénéneuse de lactaire.
Mécan. : Masse de fer ou grosse pièce de bois armée de fer, qu’on élève et qu’on laisse retomber sur des pieux pour les enfoncer en terre.
Numism. : Monnaie d’or de France qui portait d’un côté l’image de Jean-Baptiste et de l’autre celle d’un agneau.
Ornith. : Nom vulgaire de l’albatros (mon favori…)
Techn. : Pièce qui descend avec la vis de la presse à papier. Grosse pièce de bois dans laquelle sont engagées les anses d’une cloche, pour la tenir suspendue.
La curiosité : La famille Look, lucarne et reluquer
Le verbe germanique lokjan avait, entre autres mots, donné le verbe de moyen néerlandais loeken, « regarder, épier ». Ce verbe loeken passa ensuite en ancien français, par les régions du Nord de la France, et donna luquier, « regarder », attesté au XIIIe siècle. En 1730, luquier fournit le dérivé reluquer, « regarder avec curiosité ou convoitise ». Mais lokjan ne s’était pas arrêté en si bon chemin : il avait émigré vers les îles britanniques où il devint le verbe d’ancien anglais locian, « regarder, voir, épier », qui prit ensuite la forme to look, « regarder ». Reluquer et look sont donc frères !
Jean-Joris Schmidt,
Ancien administrateur
[1]https://www.youtube.com/watch?v=X9kQ5zumZww … Ne me remerciez pas (Et ce n’est pas “La tour de Londres »).