Des négociations qui pataugent, un pays en situation d’immobilisme

Les négociations budgétaires du gouvernement Arizona ne progressent guère et notre premier ministre s’est vu octroyer un délai jusqu’à … Noël pour les mener à bien.

Oui, c’est bien Noël qui est à présent visé soit 50 jours après le 6 novembre 2025 qui était précédemment considéré comme la date ultime.

Cela signifie que, même en cas d’accord – et à ce jour les positions des uns et des autres paraissent à ce point éloignées que cela semble fort aléatoire – la loi de finances 2026 ne sera pas votée avant février de cette année au mieux.

La Belgique va donc, une nouvelle fois, devoir débuter l’année avec des « douzièmes provisoires ».

Selon M. Bouchez, ce ne serait « pas dramatique ». Vraiment ? Comme les commentateurs n’ont pas manqué de le souligner, ce sera(it) une première pour un gouvernement de plein exercice. Surtout, le régime des douzièmes provisoires c’est l’immobilisme alors que notre pays a grand besoin de réformes et d’investissements, notamment, et surtout vu depuis la place que j’occupe, en matière de justice.

Ce 14 novembre 2025, le monde judiciaire, du nord comme du sud du pays, rassemblé en nombre Place Poelaert, a rappelé une fois encore que le sous-financement de la Justice met notre démocratie en danger.

Merci aux nombreuses consœurs et nombreux confrères qui ont répondu à l’appel !

Certes, notre ministre, Madame Verlinden a fait part de sa volonté d’obtenir des crédits supplémentaires mais, si elle les obtient, encore conviendra-t-il de savoir à quoi ils seront affectés.

Ainsi, dans la « chaîne pénale » ce n’est pas de prisons supplémentaires que le pays a besoin mais avant tout de moyens humains et matériels pour enquêter puis juger afin que, dans un temps proche de l’infraction, les victimes obtiennent réparation et que les auteurs n’aient pas un sentiment d’impunité mais qu’au contraire, les peines nécessaires soient prononcées, et ensuite exécutées avec l’encadrement nécessaire pour limiter le risque de récidive.

 Quant aux procédures civiles, dont l’objectif est de ramener la paix sociale, les retards qu’elles accusent sont insupportables et vont clairement à l’encontre du but poursuivi.

Il est grand temps que les partis au pouvoir se ressaisissent, que les propositions qui sont faites soient écoutées, même si elles ne pourront probablement pas être toutes entendues, il convient d’en être conscient.

Nous ne sommes malheureusement plus au temps de l’Etat-Providence, c’est un fait, des efforts doivent être faits, des équilibres doivent être trouvés, c’est tout aussi certain, mais la Justice, 3ème pouvoir sans lequel il n’y a pas d’état de droit, mérite assurément un refinancement, fondé sur une réflexion à long terme et non sur des effets d’annonces sécuritaires électoralistes qui confinent parfois au populisme.

L’équation n’est pas simple mais ne dit-on pas que rien n’est impossible si l’on y met un peu de bonne volonté ?

Stéphane Gothot

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Stéphane
Gothot
Président

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