Retrouvez dans cette rubrique l’expression, l’injure, le mot et la curiosité grâce auxquels vous pourrez tenter de paraître intelligent et cultivé en société !
L’expression : Une loi draconienne
Tout le monde sait qui était Dracon.
Cet Athénien vivait au VIIe siècle av. J.-C. Son nom, drakôn en grec, signifie « dragon », sans que cela n’ait aucun lien avec son apparence ou ses capacités.
Il est né à une époque où il n’y avait pratiquement pas de lois, où l’anarchie régnait et la Justice était rendue par les nobles, à leur avantage uniquement. Ce législateur créa un code de lois extrêmement sévères où presque tous les délits, même minimes, étaient punis de la peine de mort, quelle que soit la couche de la société à laquelle le fautif appartenait (ce qui, à l’époque, a fait dire à certains que ces lois étaient écrites avec du sang au lieu d’encre).
Il tentait donc d’éliminer la justice et les vengeances privées et les remplacer par une justice étatique.
Une autre avancée était que ses lois étaient effectivement écrites. Elles pouvaient donc être portées à la connaissance de tous, alors qu’avant elles étaient orales et pouvaient donc être librement véhiculées et interprétées par ceux à qui elles pouvaient profiter.
Mais leur rigueur et leur excessive sévérité, dont l’Histoire s’est souvenue, ont suffi, à la fin du XVIIIe siècle, pour transformer le nom de leur auteur en qualificatif pour désigner des choses, et pas seulement des mesures ou une loi, à la sévérité très importante, voire disproportionnée.
L’insulte : Jarnicoton
On attribue la paternité de ce juron à Henri IV, qui avait l’habitude de manifester sa colère ou son impatience en s’exclamant « Je renie Dieu ! » (Jarnidieu !) (ce qui était très mal vu à l’époque). Le père Coton, son confesseur, lui aurait fait remarquer l’indécence de tels propos dans la bouche d’un souverain et le roi aurait transformé son blasphème en « je renie Coton », plus politiquement correct. On disait aussi « Jerni-Coton ».[1]
Le mot : Phénakistiscope n. m.
Un des ancêtres du cinéma. Composé d’une bande dessinée sur laquelle sont présentées les différentes phases d’un même mouvement et d’un cylindre mobile percé de fenêtres par lesquelles on vise ces images, le phénakistiscope, basé sur la persistance des impressions lumineuses sur la rétine, donnait une illusion de mouvement.
La curiosité vous est présentée par Jari Lambert et s’intitule : « Comment veux-tu faire comprendre ça à un étranger ? »
On peut s’arc-bouter ou prendre un coup de boutoir, mais c’est contre un butoir qu’on s’arrête. Ou contre une butée, qui n’est en l’occurrence ni occise, ni têtue (NB : on est parfois en butte à la rigidité de cette dernière).
Un trublion sème le trouble.
En Suisse alémanique, on parle allemand.
En Suisse romande, on parle le français, langue romane (quand ce n’est pas le romanche).
En Suisse alpine, comme le font certains (rares) Italiens (latins s’il en est), on parle encore le ladin.
Jean-Joris Schmidt,
Ancien administrateur
[1]Qui n'a pas vu la multitude en panique n'a rien vu... Jarnibleu! Tous ces visages à la bouche tordue, ces milliers et ces milliers d'yeux... (Bernanos, Dialog. Carm.,1948, 1ertabl., 1, p. 1569). La chose est forte! Jarnicoton, Pour qui me prend-on? (Courteline, Linottes,1912, VIII, p. 117)