C’est assez rare et important pour en faire un petit article : vendredi 7 octobre 2002, le prix Nobel de la paix a récompensé un confrère, le militant bélarusse, emprisonné depuis 2021, Ales Bialiatski, ainsi que l’ONG russe Memorial et le Centre ukrainien pour les libertés civiles.
La guerre faisant rage en Europe, cette édition des prix Nobel était évidemment une des plus attendues dans l’histoire récente du prix Nobel, comme le rappelle le New York Times.
Alex Bialiatski, avocat, né en 1962, est le président du Centre de défense des droits humains Viasna, fondé en 1996. Arrêté le 14 juillet 2021, il est considéré comme prisonnier politique.
L’Association Memorial, créée en 1989, a enquêté sur les répressions politiques en URSS et avait pour but de réhabiliter la mémoire des réprimés et soutenir leurs familles. Elle a été dissoute par la justice russe en décembre 2021.
Le Centre des libertés civiles, crée en 2007 à Kiev, a pour mission de « promouvoir les droits humains et la démocratie en Ukraine pendant une époque troublée pour le pays », selon le Guardian.
La présidente Berit Reiss-Andersen a déclaré : « le comité Nobel norvégien souhaite honorer trois champions remarquables des droits humains, de la démocratie et de la coexistence pacifique dans les trois pays voisins Bélarus, Russie et Ukraine ».
Notre profession est honorée de compter parmi elle un confrère ayant promu « le droit à critiquer le pouvoir et protéger les droits fondamentaux des citoyens ».
De son côté, Atonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, épingle que « Les prix Nobel de cette année mettent en lumière le pouvoir de la société civile de faire avancer la paix » et précise qu’ils sont « oxygène de la démocratie, les catalyseurs pour la paix, le progrès social et la croissance économique. Ils aident à placer les gouvernements face à leurs responsabilités et à porter la voix des plus vulnérables dans les instances du pouvoir ».
Si on pense bien entendu à la guerre en Ukraine, ce prix nous rappelle que les droits civiques sont encore bafoués partout dans le monde et les militants des droits de l’hommes, des femmes, des journalistes, des causes environnementales sont victimes de peines de prisons, de dénigrement, d’amendes, d’attaques ou d’arrestations arbitraires.
Soyons là pour les soutenir, les défendre, les représenter. Soyons fiers de notre profession.
Jean-Joris Schmidt,
Administrateur