L’intelligence artificielle et l’avocat

Ce 1er décembre se tenait la journée DIGITAL LEGAL, organisée avec le soutien d’AVOCATS.BE et de l’OVB.

La journée était consacrée aux liens entre l’Intelligence artificielle et le droit, la pratique professionnelle des juges et des avocats.

Laurent ALEXANDRE a prédit une révolution anthropologique, qui va changer les fondements de notre société. Il n’est plus temps de se demander comment nous allons adapter notre pratique professionnelle à l’IA, mais les professionnels du droit doivent repenser la société, la gestion de la société par le droit face à ce nouveau paradigme. La somme des intelligences humaines est derrière la puissance de l’intelligence artificielle !

Plus dans notre concret, l’oratrice qui l’a suivi y voit une opportunité pour les tribunaux, vers davantage d’efficacité et, donc, de respect du délai raisonnable pour obtenir une décision. Elle attire aussi, à raison, l’attention sur le risque de rupture de l’égalité des armes, d’une part entre les juges et les avocats équipés d’une IA performante, et d’autre part entre les avocats, entre ceux qui ont déjà accès aux outils d’IA les plus performants, ceux qui y auront accès, et les autres.

Le CTO de Microsoft a présenté Copilot, l’outil d’intelligence artificielle posé par Microsoft aux côtés de ses outils Office bien connu. Vous pouvez demander à Copilot de l’aide à la rédaction, ou encore de faire une présentation Powerpoint à partir d’un texte que vous lui donnez, ou de faire un résumé de la réunion Teams à laquelle vous venez de participer. Il a insisté sur le risque de l’utilisation d’outils ouverts, comme ChatGPT, auquel vous donnez vos données, et qui va les réutiliser.  Des contacts existent pour l’utilisation de Copilot par le SPF Justice.

Le magistrat qui lui a succédé a donné une vision assez peu ambitieuse de l’IA par la justice, dans la limite des accès à la jurisprudence, et l’établissement d’abstracts de jugements et arrêts.

Peter COUSSEMENT, membre du cabinet du ministre de la Justice, nous a présenté le Digital Transformation Plan, et les premières utilisations de l’IA, comme au Parquet d’Anvers, pour luter contre la criminalité organisée. Il voit dans l’IA des possibilités infinies d’améliorer le service de la justice.

Florian ERNOTTE nous a ensuite offert un exposé très pratique sur l’utilisation de l’IA dans notre pratique d’avocat, non sans une réflexion sur l’indépendance de l’avocat par rapport à ces outils.

Thomas AERTGEERTS a donné la vision critique d’un bureau (comptable) utilisant largement l’intelligence artificielle. Comme de nombreux orateurs, il a insisté sur l’esprit critique qu’il faut avoir à l’égard des réponses produites par l’intelligence artificielle. Il conclut toutefois en soulignant que les clients sont habitués à une nouvelle manière d’offrir les services que les bureaux traditionnels ne peuvent offrir. Une situation sans doute comparable aux cabinets d’avocats.

Louis de DIESBACH s’est interrogé sur l’éthique de l’IA. Il a insisté sur l’éducation et la formation des plus jeunes.

A sa suite, Pierre DE BANDT a souligné, dans sa pratique d’avocat utilisant l’IA, les exigences de la profession, notamment la protection du secret professionnel, le sens critique, mais aussi l’indispensable créativité de l’avocat. Il appelle, avec raison, à un contrôle indépendant des outils d’IA.
Julie DUTORDOIR, pour les réviseurs d’entreprise, fait était d’outils qui sont déjà bien intégré dans la pratique des services juridiques, et s’est interrogée sur l’influence de l’usage de l’IA dans les cabinets d’avocats sur leur modèle d’honoraires.

Ce fut une journée remarquablement intéressante.

Stanislas VAN WASSENHOVE, la cheville ouvrière de celle-ci, était content de la participation recueillie, avec plus de 220 personnes inscrites, et plus de 80 personnes en ligne.

C’est vrai que c’est un beau succès. Mais sur plus de 18.000 avocats !?

La prise de conscience de l’inévitable bouleversement que peut apporter l’IA n’est sans aucun doute pas encore assez forte.

En tout cas, du côté de DPA, nous n’entendons pas passer à côté de l’opportunité.

L’utilisation de l’IA dans les outils DPA fera l’objet au début de l’année prochaine d’une réunion de réflexion conjointe des commissions informatiques de l’OVB et de l’OBFG.

Car, petit ou gros cabinet, il est de notre mission de vous aider avec des outils avancés.

Olivier Haenecour,
Administrateur

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