Apothéose ou apocalypse ?
Ma pote à l’eau et avocats-slips
La Bâtonnière de Charleroi, Me Nathalie MONFORTI, était-elle bien consciente du risque qu’elle prenait en confiant le compte-rendu de la Rentrée de Charleroi de ce 17 juin 2022 aux deux rédacteurs attitrés du Pli, le très huppé trimestriel du Barreau de Charleroi, arbitre des intelligences … ?
L’audacieuse alla même jusqu’à nous suggérer un titre émoustillant et même dis, ti, rend bique : Apothéose ou Apocalypse ?
Maintenant, il lui faut assumer : voici notre petite contribution à l’édification des absents.
Commençons par la fin (franchement, pourquoi pas ?). La soirée privée offerte le samedi par la Présidente du Jeune Barreau, Me Cateline STEFANUTO, fut coruscante. Puisque c’était privé, vous n’en saurez pas plus, pauvres mortels, sinon que ce fut l’apothéose (ah, nous y voilà déjà) d’un week-end digne de la réputation du Barreau et du Jeune Barreau de Charleroi, c’est-à-dire fabuleux.
Le samedi matin dès potron-matou (enfin, vers 11 heures quand même), la Rédaction du Pli, avide de sommeil, a délégué un délégué (si, si, c’est à ça que sert un délégué) stagiaire au « rallye urbain carolo » (nom pompeux désignant une balade dans la ville, sans doute en raison de la présence de nombreux zèbres) proposé par la cheffe de nous (d’où l’idée d’apocalypse ? Meuh non !) aux Confrères étrangers, entendez : non carolos, encore debout. Selon les propres termes de notre jeune délégué, « la promenade était genre super top et chacun a kiffé un max », profitant des services d’un guide de haut niveau (entendez un guide de montagne engagé là par erreur). Le repas qui suivit à la ManU (Attout ?) était selon notre délégué, « trop bon et à tomber, la vraie secla, c’était ouf ! On a chillé (ça se prononce tchilé, heureusement) grave ! ».
La grande soirée classique du vendredi exigeait la tenue… de soirée : déguisement pingouin et falbalas, toujours agréables par 95 degrés (oui, Fahrenheit mais quand même), d’où l’idée d’un ancien confrère châtelettain d’exiger plutôt le port du maillot de bain : avocat-slip ? Nous y voilà…
L’événement a eu lieu au Rockerill, endroit déjà mythique de Charleroi. Usine sidérurgique désaffectée, le Rockerill est actuellement l’espace le plus branché, ses propriétaires ayant eu l’excellente idée de maintenir en l’état un décor parfaitement brut de décoffrage qui confère à toute activité qui s’y déroule un décalage du meilleur aloi. Berlin sur Sambre. Exclamation d’un Bâtonnier visiteur : « C’est l’hypoténuse ! » (traduisez l’apothéose, c’est à cause de la chaleur…). Et l’homme semblait vraiment sincère (ou bien voulait-il dire apocalypse ?). Ambiance des grands soirs, le traiteur Vray à la hauteur de sa réputation, une Revue qui a joué son rôle de Revue : c’est cela, Charleroi !
Il faut dire que la journée avait débuté sur des roues de chapeaux (on ne parle pas du respectable hommage aux morts). Au Palais des Beaux-Arts, sur une place du Manège ravagée par des travaux dantesques (qui a dit apocalypse ? Il sort !), dans la salle Magritte ornée d’une fresque de l’artiste éponyme, la foule frémissante se pressait pour écouter le discours de Me Anaïs Leal y Pittia (qui a dit Pitta y Pizza ? Il sort aussi !), trente printemps, dont le titre, imprimé à l’envers sur l’invitation, disait tout : « Champagne ! ». Oui, ce fut pétillant à souhait, enlevé et très bien présenté, mais pas seulement : outre un exposé drôle mais érudit sur l’histoire du vignoble, la charmante gamine, minga ti, nous emmena sans avoir l’air d’y toucher sur les chemins de l’introspection pour analyser l’ego propre à tout avocat…
Me Cateline STEFANUTO, Présidente JB, y alla d’une réplique documentée, très structurée, mais surtout gorgée d’humour qui, nous a-t-on dit, a séduit les plus réfractaires, ceux qui prennent Pierre Desproges pour une marque d’eau de régime. C’est fou, à l’entendre, tout ce que l’Oratrice aurait pu dire de l’ego mais n’a pas dit… Mais en ce cas, qu’eût pu répliquer la Présidente ?
Enfin, Mme la Bâtonnière Nathalie MONFORTI s’engagea sans complexe et avec son dynamisme chronique dans l’exercice de la synthèse dont, pour ne pas embêter le lecteur, nous retiendrons la phrase clé : « J’adoooore le champagne ! » La messe était dite…
Le champagne servi lors de la réception après-discours était tout sauf frappé : allez maintenir du Crété Brut bien au frais par cette canicule, cule, cule ! Heureusement, il restait de l’eau de source de la Pierre des Proges… On a même vu Mme la Bâtonnière, ma pote, à l’eau… Ouf, nous tenons in extremis le lien avec le titre pourri de ce compte-rendu pour rire…
Morosité, quand tu nous tiens ! ;-))
Fred et le Lutin Diabolique