La pension en pratique : questions fréquentes 

La préparation à la retraite suscite souvent de nombreuses interrogations : âge légal de la pension, possibilité de départ anticipé, report de la retraite, mécanismes de pension complémentaire, gestion des revenus post-professionnels, ou encore choix d’épargne adaptés. Celest Pension Fund a rassemblé ces points sous forme de questions-réponses dont voici une première partie.

Ces informations ont été établies et rassemblées avec la collaboration de Celest Pension Fund OFP, anciennement Caisse de prévoyance des avocats et huissiers de justice.


1. Quand puis-je prendre ma pension légale ?

Selon la législation actuelle, l’âge légal de la pension est fixé à 66 ans. Pour les personnes nées à partir de 1965, cet âge passera à 67 ans en 2030. Pour consulter votre situation personnelle, vous pouvez vous connecter à www.mypension.be.

L’âge légal de la pension varie en fonction de la date de naissance :

Date de naissance

Âge légal de la pension

Né avant le 01/01/1960

65 ans

Né entre le 01/01/1960 et le 31/12/1963

66 ans

Né à partir du 01/01/1964

67 ans


2. Puis-je prendre ma pension légale de manière anticipée ?

Pension anticipée (avant l’âge légal)
Oui. La pension anticipée est possible si vous remplissez à la fois un âge minimum et une durée de carrière déterminée.

Âge

Durée de carrière requise

60 ans

44 ans

61 ans

43 ans

62 ans

43 ans

63 ans

42 ans

64 ans

42 ans

65 ans

42 ans


3. Puis-je reporter ma pension légale ? Et qu’en est-il de la pension complémentaire ?

Il est possible de reporter votre pension légale après l’âge légal, à condition de continuer à exercer une activité professionnelle. Un simple report sans activité n’est pas admis.

Avantages du report :

  • Droits supplémentaires : en travaillant au-delà de l’âge légal, vous augmentez le montant final de votre pension.
  • Bonus de pension : un bonus peut être accordé si vous répondez à certaines conditions (par exemple un nombre minimum de jours de travail).

Pension complémentaire (deuxième pilier) :

  • La pension complémentaire doit être versée obligatoirement par l’institution de pension au moment où vous prenez votre pension légale. L’institution est informée de votre départ à la pension et vous contactera.
  • Un versement anticipé n’est possible que si le plan de pension le prévoit explicitement.
  • En revanche, vous pouvez continuer à cotiser tant que vous travaillez et que vous n’avez pas encore demandé votre pension légale, même après l’âge légal. Il est conseillé de contacter l’institution de pension en temps utile.

Produits d’épargne-pension individuelle (troisième pilier) :

  • Vous pouvez verser dans l’épargne-pension (fonds ou assurance) jusqu’à l’âge légal pour bénéficier de l’avantage fiscal.
  • Après cet âge, les versements restent possibles mais, en règle générale, sans avantage fiscal, sauf situation particulière (par exemple contrat ouvert depuis moins de 10 ans).

4. Combien puis-je gagner en plus comme indépendant après ma pension ?

Toute personne qui perçoit une pension ou une allocation du Service fédéral des Pensions — ou dont le conjoint reçoit une pension de survie — peut exercer une activité rémunérée. Le montant autorisé dépend de la situation :

Situation A : revenu complémentaire illimité

  • Vous avez atteint l’âge légal de la pension (66 ans à partir de 2025),
    ou
  • Vous justifiez d’une carrière d’au moins 45 ans au moment du départ à la pension, même si vous n’avez pas atteint l’âge légal.

Dans ces cas, vous pouvez gagner sans limite supplémentaire, sans impact sur votre pension.

Situation B : revenu complémentaire limité
Si vous ne remplissez pas les conditions ci-dessus, des plafonds s’appliquent. Ils varient en fonction :

  • du type de pension (retraite ou survie),
  • de votre statut (indépendant ou salarié),
  • de votre âge (avant ou après l’âge légal),
  • de votre situation familiale (enfants à charge ou non).

En cas de dépassement des plafonds :

  • Dépassement inférieur à 100 % : réduction proportionnelle de la pension,
  • Dépassement de 100 % ou plus : suspension de la pension pour toute l’année concernée.

Conclusion :

  • Les revenus complémentaires sont illimités si vous remplissez les conditions liées à l’âge légal ou à la durée de carrière.
  • Dans les autres cas, des plafonds nets s’appliquent selon votre statut et votre situation familiale.
  • Un dépassement peut entraîner une réduction ou une suspension de la pension.

5. Où puis-je consulter facilement mes données personnelles sur ma pension légale et complémentaire ?

Sur www.mypension.be, vous trouverez l’ensemble des informations concernant votre pension légale et, le cas échéant, votre pension complémentaire. Avec itsme, vous pouvez accéder à :

  • Un aperçu complet de votre carrière. Vous pouvez également y financer vos années d’étude, introduire votre demande de pension légale et accéder à d’autres services.
  • Vos données de pension complémentaire : le détail des réserves constituées année par année, estimation des avantages à la retraite, et le cas échant, un aperçu des couvertures décès.

Remarque : l’épargne-pension n’y figure pas.


6. Ma pension complémentaire est-elle versée en même temps que ma pension légale ?

Oui. Depuis le 1er janvier 2016, le versement de la pension complémentaire est automatiquement lié à la date à laquelle vous prenez votre pension légale et doit intervenir immédiatement.
Vous pouvez continuer à épargner après l’âge légal, mais vous ne pouvez pas demander le versement de la pension complémentaire tant que vous n’avez pas pris votre pension légale (voir question 3).


7. Ma pension complémentaire est-elle rachetable pendant la phase d’accumulation ?

Première possibilité : avance sur les réserves
Depuis quelques années, il n’est plus possible de racheter intégralement la pension complémentaire avant la retraite. En revanche, il reste possible de demander une avance pour l’achat ou le financement d’un bien immobilier dans l’Espace économique européen, en utilisant une partie des réserves accumulées et en payant des intérêts tant que le prêt reste en cours.

  • Avantage : possibilité d’utiliser les réserves sans inscription hypothécaire.
  • Inconvénient : pour les personnes plus jeunes, si le prêt n’est remboursé qu’à la retraite, les intérêts courent pendant une longue période.

Deuxième possibilité : le nantissement des réserves
Les réserves peuvent également servir de garantie pour un prêt. À la retraite — ou en cas de décès avant la retraite — le montant utilisé est prélevé directement sur les réserves.

Conseil : certaines personnes optent, avant la retraite, pour un bullet loan remboursé uniquement au moment de la pension. Cela permet de profiter plus tôt du bien immobilier tout en ne payant que les intérêts pendant la durée du prêt.


8. Je souhaite épargner pour une pension complémentaire comme indépendant — comment faire ?

Pour constituer une pension complémentaire, plusieurs éléments doivent être pris en compte :

Votre statut (avocat en société ou en personne physique) a notamment une influence sur type de produit d’assurance.

  1. Épargne-pension (troisième pilier)
  • Montant maximum pour 2025 : deux options, avec avantages fiscaux différents :
    • 1.050 € avec réduction fiscale de 30 %,
    • 1.350 € avec réduction fiscale de 25 % (moins avantageux si vous dépassez 1.050 €).

Fiscalité à la retraite :

  • La réduction fiscale s’applique au moment des versements.
  • Une taxation de 8 % est prélevée à votre 60e anniversaire sur le capital accumulé, quel que soit le moment où vous percevez ce capital.
  • Le rendement est calculé différemment selon le produit (fonds, assurance branche 21 ou 23).
  • Pour les contrats ouverts après 55 ans, le prélèvement anticipatif de 8 % intervient à la 10e année du contrat et non à 60 ans.
  1. PLCI (Pension complémentaire pour indépendants)
  • Le montant des cotisations maximales en 2025 dépend du revenu net imposable d’il y a trois ans.
  • Les cotisations sont déductibles à 100 % comme frais professionnels et peuvent réduire l’impôt jusqu’à 50 %.
  • Les cotisations diminuent également le revenu de référence pour le calcul des cotisations sociales futures.

Exemple :

  • Revenu net imposable il y a 3 ans : 50.000 € → 8,17 % = 4.085 €
  • Cotisation maximale pour PLCI normale : 4.000,44 €
  • Cotisation maximale pour PLCI sociale : 4.602,71 €

Tout indépendant peut souscrire une PLCI, en personne physique ou via une société.

Si la société intervient, les cotisations sont déductibles comme frais professionnels mais constituent un avantage imposable pour l’impôt des personnes physiques.

Différence en PLCI normale / sociale :

  • Sociale : comprend une couverture supplémentaire en cas d’incapacité de travail et en cas de décès, via une part solidaire.
  • Normale : uniquement constitution de la pension.

Caractéristique légale

À l’âge légal, le montant récupéré est toujours au moins égale aux cotisations versées, avec un rendement minimum garanti.

Vous pouvez choisir un rendement fixe (branche 21) ou variable (fonds d’investissement, branche 23).

  1. Plans via société ou en personne physique
  • Via une société : Engagement individuel de pension (EPI)
  • En personne physique : pension pour indépendants (CPTI)
  • Fiscalité : choix entre rendement fixe (branche 21) ou variable (fonds d’investissement, branche 23).

9. Alternatives à la pension complémentaire

Certaines personnes choisissent d’autres formes d’épargne : liquidités via société, immobilier, actions, etc.

  • Une combinaison de différentes solutions est souvent la plus pertinente.
  • La pension complémentaire offre un cadre structuré et des avantages fiscaux, tandis que d’autres placements apportent davantage de liquidité et de stabilité financière.
  • La diversification permet de réduire le risque et d’améliorer le taux de remplacement du revenu après la carrière active.

10. Quels coûts peuvent être considérés comme raisonnables pour la gestion d’un plan de pension complémentaire ?

Plusieurs types de frais peuvent intervenir :

  • Frais d’acquisition au démarrage,
  • Frais de gestion appliqués à chaque versement,
  • Frais de gestion sur les réserves accumulées ou les capitaux assurés (pension et décès),
  • Frais liés à la gestion des investissements (marchés financiers).

Conclusion
La structure des coûts peut être complexe et comporter plusieurs niveaux.

  • Il est toujours utile de comparer les frais pratiqués par différents fournisseurs.
  • Les produits de pension doivent aujourd’hui publier une information transparente sur les frais (fiche pension ou rapport de transparence).

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