Le 8 juin, les avocats dinantais, sous la houlette quadricéphale du bâtonnier Delaey, du vice-bâtonnier Ledoux et du sémillant couple qui préside aux destinées jeune barreau, Me Marie-Laure Tounkara et Me Corentin Moreau, accueillaient les délégations des autres barreaux et des magistrats locaux pour ce qui s'appelle encore une "rentrée" mais qui, record d'avancée dans l'année judiciaire oblige, faisait plutôt figure de sortie, agrémentée d’un parfum de vacances judiciaires.
La sortie fut, du reste, effective puisque, embarqué à bord du "Sax", tout le monde a quitté Dinant pour une croisière gastronomique sur la Meuse jusqu'à la frontière française. Au retour, l’amarrage se fit sur la toute nouvelle "croisette" dont le papillonnant maire local n’est pas peu fier. Il fut suivi d'une petite "sauterie". Certes la bonne humeur qui doit présider à ce genre de réjouissance manquait un peu car, quelques jours plus tôt, la famille judiciaire dinantaise a été endeuillée par la disparition brutale d'un des siens, le très apprécié juge d'instruction Olivier Bontyès.
Durant quelques heures, les dinantais durent masquer leur tristesse et firent bonne figure pour leurs nombreux hôtes. Cela s'appelle jouer la comédie mais la légèreté qu'induit celle-ci n'est pas toujours inappropriée quand on vit un deuil, le philosophe André Comte-Sponville expliquant dans son dernier livre, qu'ayant eu à supporter la mort d'un de ses enfants, c'est la diversion d'un de ses amis qui lui a parlé de tout et de rien qui l'a le plus aidé à surmonter l'épreuve. De comédie, il n'y eut pas au sens théâtral du terme car les dinantais avaient décidé de faire l'impasse, cette année, sur la traditionnelle revue.
La croisière fut en revanche précédée d'un roboratif colloque, consacré à la procédure de divorce, au cours duquel ceux qui eurent la chance d'y participer reçurent, de Vanessa Filippone, Philippe De Page, Jean-Emmanuel Beernaert, Christine Bauche et Stéphanie Moor, le tout sous la houlette toujours avisée du juge Valéry De Wulf, les réponses à toutes les questions que tous les "familialistes" se posent. Le panel, brillant, était amputé du processualiste familial liégeois bien connu, Didier Pire, dont le titre du colloque permettait pourtant d'augurer la présence "Le divorce, pour le meilleur ou pour le pire". Sans doute l'artisan de la monumentale réforme de la procédure de divorce de 2007 avait-il été contraint d'appliquer le vieil adage : "on ne peut pas être partout".
Des liégeois, il y en avait, le soir, puisque pour leur "rentrée-sortie", les dinantais ont eu le privilège d'accueillir notamment Maître Jacqueline Oosterbosch, du barreau de cassation, dont elle est promise à devenir ce vendredi 15 juin, m'est-il revenu d'une source bien informée, la bâtonnière (la féminisation du titre relevant de mon initiative et pas encore de l'institution elle-même ou de sa désormais nouvelle cheffe). De nombreux bâtonniers ou dauphins l'accompagnèrent sur la Meuse avec, comme chef de meute, comme on dit chez les scouts, le futur président d’AVOCATS.BE, le bâtonnier brabançon et wallon Xavier Van Gils.
Quand vint l'heure de rendre le "Sax" aux touristes flamands et hollandais, les organisatrices (le féminin l’emportant désormais quand les mâles sont sous-représentés comme c’est le cas dans tous les jeunes barreaux) affichaient des mines souriantes aussitôt partagées (on n’échappe pas au progrès !) dans le monde entier par la grâce des réseaux sociaux.
Jean-Marie Dermagne, Ancien bâtonnier du barreau de Dinant.