Le terme utilisé en titre de ce billet, dont j’ai découvert l’apparition toute récente, ne signifie pas le règne du désordre comme on pourrait le penser mais bien, selon Wikipédia, « le temps des « bros », des frères ultrariches, ultrablancs, ultrapuissants, arrivés tout droit de la Silicon Valley pour s’asseoir, avec Elon Musk, l’homme le plus riche au monde, à la droite de Donald Trump. »
Selon tous les commentateurs, la récente annonce par Mark Zuckerberg du relâchement substantiel des règles de modération sur les réseaux sociaux du groupe Meta semble être un acte d’allégeance au « nouveau » président des États-Unis et elle est fort inquiétante !
J’ai voulu en savoir un peu plus et ce que j’ai lu m’a tout bonnement stupéfié. Ainsi, les standards de la communauté Facebook, soit les règles qui régissent ce qu’il est autorisé de faire ou dire sur le réseau social, ont fait l’objet de plusieurs modifications substantielles. Entre autres, sont toujours interdits les messages discriminants ou haineux fondés sur l’identité sexuelle, l’origine ou la religion, mais des exceptions ont été ajoutées, comme « les allégations de maladie mentale ou d’anormalité lorsqu’elles concernent le genre ou l’orientation sexuelle ». Une modification que justifie Meta par la prévalence de « discours politiques et religieux sur l’homosexualité et la transidentité »[1].
Et cela au nom de la liberté d’expression, qui devrait être totale, la responsabilité des propos et donc la possibilité de poursuites en justice subsistant néanmoins [2]. C’est bien le moins mais, dès lors que les comptes qui véhiculent ce genre de discours sont quasiment toujours ouverts « sous pseudonyme », les poursuites ne vont pas être simples à mener.
Voilà à quoi notamment les discours et politiques populistes mènent.
Puisse l’Europe faire en sorte que ce dérèglement n’atteigne pas nos contrées, sans quoi « broligarchie » signifiera, comme je l’ai pensé de prime abord, « règne du désordre » !
Stéphane Gothot,
Président
[1] Damien Leloup, « Meta assouplit fortement sa modération des contenus haineux sur Facebook ou Instagram », Le Monde, 8 janvier 2025.
[2] Jacques Folon, « Disruption » – Réseaux sociaux : vie privée ? Liberté d’expression ? oui et sans modération ! », Le Soir, 11 janvier 2025.
