Le 20 mars 2015, l’imposante salle des pas perdus du Palais de Justice de la place Poelaert était presque trop petite pour accueillir les très nombreux membres du barreau et de l’appareil judiciaire, magistrats, greffiers, secrétaires de parquet et employés, qui s’étaient rassemblés pour protester contre les mesures d’économie annoncées par le gouvernement de l’époque et qui représentaient une menace pour notre Justice.
Cet événement fut qualifié d’historique notamment car il était le fait de tous les niveaux de la hiérarchie, la Cour de cassation, réputée jusque-là pour son extrême discrétion, comprise.
Malheureusement la situation ne s’améliore guère et, chaque 20 mars depuis lors, la famille judiciaire dont nous faisons partie rappelle, sous diverses formes au fil du temps, ses revendications.
Elles ne varient pas : notre système judiciaire est dans un état préoccupant, fragilisé par un manque criant de moyens, alors qu’une justice indépendante, accessible et efficace n’est pas un privilège : c’est une nécessité pour garantir la paix sociale et la confiance des citoyens.
En cette année 2025, nous « fêterons » (si l’on peut dire) le 10ème anniversaire de la manifestation originaire et, depuis quelque temps, les organisateurs[1] travaillent à la rédaction d’une lettre ouverte qui sera remise à Madame la ministre Verlinden le 20 mars à 13h00 pour lui rappeler une vérité trop souvent oubliée : sans ressources suffisantes, la justice ne peut plus remplir sa mission fondamentale.
Ce document sera à la disposition du public en ligne, permettant à chacun(e) de la signer électroniquement afin de soutenir ces revendications.
Les avocat(e)s sont évidemment particulièrement concerné(e)s et je compte sur vous pour nous rejoindre le 20 mars à 13h00 devant le bureau de la ministre situé dans la Tour des finances, Boulevard du Jardin botanique, 50 à 1000 Bruxelles, et pour signer cette lettre ouverte en ligne lorsque la chose sera possible, dès après sa remise à Mme Verlinden.
En préambule de la manifestation du 20 mars, le 19 mars à 19h30, un procès fictif intitulé « La Justice et l’État belge en procès (fictif) ! » se tiendra à l’ULB, où l’État belge et la Justice seront mis sur le banc des accusés. Sur un ton humoristique, ce procès, animé par Marc Uyttendaele, Jean-Pierre Buyle, Jean de Codt, Audrey Lackner, Nathalie Gallant, Julien Moinil, Bruno Colmant, Nathalie Penning et Laurence Massart, mettra en lumière les défis actuels de notre système judiciaire. La réservation de places est possible (et recommandée vu la qualité des acteurs) en cliquant ici.
Je ne manquerai pas de vous communiquer les modalités de cette signature.
Mobilisons-nous !
Stéphane Gothot,
Président
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[1] A ce jour, les signataires de ce document sont : Eric de Formanoir, premier président de la Cour de cassation ; Laurence Massart, premier président de la cour d’appel de Bruxelles ; Frédéric Van Leeuw, procureur général de Bruxelles ; Julien Moinil, procureur du Roi de Bruxelles ; Paul Dhaeyer, président du tribunal de l’entreprise francophone de Bruxelles ; Anouk Devenyns, voorzitter Nederlandstalige ondernemingsrechtbank Brussel ; de Adviesraad van de magistratuur/le conseil consultatif de la magistrature (AVM/CCM), représenté par ses deux présidents, Sara Sablon et Thierry Delvaux ; la Ligue des droits humains, représentée par sa présidente, Sibylle Gioe ; l’Ordre français des avocats du barreau de Bruxelles, représenté par sa bâtonnière, Marie Dupont ; l’Ordre des barreaux francophones et germanophone (AVOCATS.BE) représenté par son président, Stéphane Gothot ; l'Association syndicale des magistrats (ASM), représenté par l’ancienne présidente et membre de l’Association, Manuela Cadelli ; l’Union professionnelle de la magistrature (UPM), représentée par son président, Vincent Macq et sa vice-présidente, Isabelle Collard ; Magistratuur & Maatschappij (M&M), représentée par ses co-présidents, Evelien de Kezel et Jeroen De Mets ; l’Union royale des juges de paix et de police/het Koninklijk Verbond van de vrede- en politierechters, représentée par son président, Vincent Delforge ; la Vereinigung der deutschsprachigen Magistrate (VDM), représentée par son président, Marc Lazarus ; Gemme Belgium, représenté par sa co-présidente, Marielle Schumacker ; le barreau de Luxembourg, représenté par son bâtonnier, Damien Poncelet ; le barreau de Liège-Huy, représenté par son bâtonnier, Sébastien Olivier ; le barreau de Tournai, représenté par son bâtonnier, Jean-Louis Deghoy ; le barreau de Charleroi, représenté par sa bâtonnière, Emmanuelle Attout ; le barreau de Mons, représenté par sa bâtonnière, Valérie Dehon ; le barreau d’Eupen, représenté par son bâtonnier, Andreas Keutgen ; le barreau de Dinant, représenté par sa bâtonnière, Sarah Leclère ; le barreau du Brabant-Wallon, représenté par son bâtonnier, Fabien Coulon ; le barreau de Verviers, représenté par son bâtonnier, Yves Wynants ; le barreau de Namur, représenté par son bâtonnier, Olivier Gravy.