Le registre central des personnes protégées est entré en action ce 1er juin 2021. En action ? Le mot est sans doute trop fort. C’est plutôt en blocage.
AVOCATS.BE et l’O.V.B. avaient fait offre de service, en son temps, pour développer eux-mêmes ce registre central des personnes protégées. Il s’agissait de développer une plateforme, un peu à l’instar de Regsol, qui permettre de gérer toutes facettes d’un dossier d’administration, d’être une interface entre les juges de paix, les greffes, les administrateurs et les divers intervenants dans ces dossiers.
Le ministre Geens n’a pas répondu à cette offre et a préféré gérer cela en interne en faisant appel à une prestataire extérieur. Dont acte.
Depuis 2019, il y a eu plusieurs reports. Le dernier était fixé au 1er juin 2021. Alors que trois avocats d’AVOCATS.BE ont été les testeurs du programme durant deux petits mois et ont relevé un nombre impressionnant de dysfonctionnements et de bugs, avec l’O.V.B., nous avons demandé au ministre Van Quickenborne de reporter le lancement de la plateforme pour éviter de véritables catastrophes.
Malgré ces demandes argumentées, le ministre n’a rien voulu entendre et a même soutenu, en commission de la justice de la Chambre, que les avocats n’émettaient plus aucune plainte ! Mais quelle mouche a donc piqué notre ministre ? Y avait-il une telle urgence ?
Vu les problèmes rencontrés, nous avons ouvert une adresse mail (administrations@avocats.be) pour permettre aux administrateurs de nous faire part de leurs problèmes. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle sature !
A titre d’exemple, voici le mail reçu ce mercredi par une administratrice et qui paraît résumer la situation absurde dans laquelle nous trouvons :
« J'ai enfin accès au site via ma carte avocat. Je ne sais toujours pas me connecter avec mon EID.
J'essaie en vain de créer un dossier, une requête, un rapport, je n'y arrive pas !
J'ai regardé la vidéo d'explication de 12 min ....
J'ai sonné ce matin au numéro indiqué sur le site pour avoir de l'aide (02/278 55 60, option 3) et un peu d'explication.
Après 19 min d'appel..., une dame m'a agréablement fait savoir qu'ils n'étaient pas accrédités à aider pour l'utilisation de la plateforme car ils n'avaient pas eu de formation à ce sujet ».
Cela signifie que plus rien ne semble possible dans de nombreux dossiers. Les premières victimes de cette situation, ce sont les personnes protégées. C’est inadmissible et nous l’avons fait savoir au ministre.
Nous restons convaincus de l’utilité d’une telle plateforme. Nous souhaitons qu’elle fonctionne. Une task force dont Quentin Rey, administrateur en charge de ce dossier, est membre se réunit toutes les semaines. Il y a des progrès mais le chemin sera encore long.
Les Juges de paix sont eux-mêmes conscients du problème et la plupart d’entre eux font preuve de souplesse. Nous les remercions.
Tant de choses auraient pu être évitées si, simplement, on avait permis aux avocats de prendre part au processus plus tôt et de répondre aux problèmes rencontrés durant le testing.
Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation.
Il n’y a rien de pire pour un projet informatique que de l’imposer quand il n’est pas au point. Cela décourage parfois les meilleures bonnes volontés.
Sachez que nous mettons tout en œuvre pour relayer vos doléances mais que nous ne sommes pas à la manœuvre.
Vos bien dévoués,
Xavier Van Gils,
Président
Quentin Rey,
Administrateur