Près de 300 confrères et médiateurs ont consacré leur après-midi de ce mardi 23 septembre à cette question soumise aux orateurs du jour : Comment jongler avec l’amiable ?
Pour entamer les débats, il est apparu évident de s’intéresser aux citoyens à travers les réponses de 2 000 d’entre eux au sondage qu’a mené Johannes SEEL. Les constats sont dignes d’intérêt pour les gestionnaires de conflits que nous sommes :
- le client à la recherche d’une solution globale et peu onéreuse à son problème a besoin d’être compris dans sa demande et de comprendre la méthodologie de résolution que lui propose l’avocat
- le client porte un intérêt pour la médiation qui permet tant la maîtrise des coûts et du timing que le recours à des solutions créatives. Sa crainte de proposer la médiation est le risque que l’autre personne impliquée dans le conflit ne la refuse…
Dans leurs passionnantes interventions, Nathalie UYTTENDAELE et Michel GONDA ont mis en lumière que le rôle de l’avocat dans les processus amiables n’avait rien de secondaire ou passif. Bien au contraire, c’est l’excellence qui est attendue : connaître toutes les voies pour résoudre un conflit, recommander celle qui est la plus appropriée, avoir la capacité de réorienter au cours du processus de résolution, connaître son client, le contexte, les personnes privées et morales concernées tout autant que le dossier et enfin émettre des idées en adéquation avec les souhaits des personnes impliquées et les règles juridiques.
Les magistrats présents (Caroline LEROY, Marielle SCHUMACKER, Hervé LOUVEAUX et Valérie JACQUEMIN) ont ensuite exposé leurs pratiques respectives de l’amiable.
Lorsqu’un dossier est introduit devant une juridiction, les dispositifs mis en place au sein de nombreux arrondissements visent d’une part, à vérifier si l’amiable a été expliqué et tenté et d’autre part, à proposer un cadre de discussion plutôt qu’une mise en état suivie de débats via :
- la permanence mise en place par le barreau de Mons en marge de l’audience d’introduction du Tribunal de la Famille
- l’organisation de l’audience d’introduction au Tribunal du Travail de Liège
- l’attention portée aux dossiers au sein du Tribunal de l’Entreprise de Namur
- la création d’une chambre de règlement à l’amiable pour les affaires fiscales au sein du Tribunal de 1ère instance de Bruxelles
Ainsi, les demandes judiciaires peuvent trouver une issue grâce à l’élaboration d’accords, l’orientation en chambre de règlement à l’amiable ou en médiation, avec des résultats qui donnent le sourire et une réelle satisfaction tant pour les citoyens que pour les professionnels qui ont contribué à la solution tant recherchée.
L’avocat a un rôle très important à jouer : le code judiciaire nous le donne, les magistrats en ont l’attente et les médiateurs nous le demandent.
Alors,
- du point de vue du justiciable et dans l’intérêt de celui-ci,
- dans le respect de nos obligations de résultat et de moyens à cet égard,
- dans l’empathie et la vigilance mutuelle, ainsi que la créativité collaborative,
- dans un cadre structurant et soutenant,
- en toute confidentialité, liberté et indépendance,
lancez-vous car c’est en expérimentant qu’on apprend ces compétences relationnelles et humaines complémentaires que l’I.A. ne nous prendra jamais !
Pour la commission MARCS d’AVOCATS.BE,
Virginie LUISE
Pierre HENRY
Administrateurs